Le béton armé a été d’une importance capitale dans la conception de la tour Symphonia POP. L'essence même du concept architectural reposait sur son utilisation. Il aura permis, entre autres, d’introduire astucieusement tous les jeux de façades, d'asseoir les étages hors sols sur une trame structurale très irrégulière, de permettre des ajustements d’élévations importants dans l’intégration du bâtiment avec le niveau du sol naturel et la phase existante et de construire une fondation suffisamment rigide pour éviter l’utilisation de pieux-caissons sous l’emprise de la tour.

Tout d’abord, la géométrie particulière de la tour a fait en sorte que sur toute la hauteur du bâtiment, il n’y avait aucun étage typique. Bref, chaque étage a une géométrie spécifique, le tout visible de l'extérieur par les jeux de va-et-vient de la façade POP, mais aussi de l’intérieur par l'intégration de plusieurs unités sur deux étages, avec des espaces majestueux en double hauteur. La créativité et l’intelligence des architectes et des ingénieurs en structure auront permis de faire vivre le concept architectural sans aucun transfert de colonne, et par l’ajout de seulement quelques poutres à certains étages. Par ailleurs, autour du noyau central de contreventement, la position des colonnes a pu être ajustée spécifiquement aux besoins de l’architecture, montrant encore une fois toute la flexibilité qui provient de l’utilisation des dalles planes en béton armé. Par ailleurs, la conception des dalles a pu être optimisée par l’utilisation de modèles par éléments finis pour chacune d'entre-elles.

Le béton armé a aussi permis de facilement unifier les différents niveaux de référence encadrant le bâtiment, notamment lors de la construction du stationnement souterrain. Il fallait non seulement relier le stationnement existant de la phase 1 au nouveau stationnement puisque les accès se font par la phase 1, mais aussi rejoindre les niveaux de sols naturels autour du site avec, entre autres contraintes, une piste cyclable circulant entre le stationnement et le fleuve Saint-Laurent. Pour y arriver, des pentes très particulières ont été intégrées aux dalles de stationnement jouxtant la phase existante et des murs-poutres ont permis de construire des tréfonds sur différents niveaux et joindre le dessus de la dalle-terrasse au sol naturel.

Finalement, un gros travail d’optimisation a été effectué par les ingénieurs en structure et les ingénieurs en géotechnique pour permettre l’utilisation d’un radier de fondation pour supporter l’ensemble de la tour de 32 étages, avec notamment des calculs d’interaction sol-structure afin d’évaluer avec précision les éventuels tassements sous le radier. Dans la mesure où toute la partie tréfond est au contraire supportée par des pieux battus au refus, la séquence de construction a dû être coordonnée avec l’entrepreneur général pour bien contrôler les tassements différentiels entre le secteur « tour » et le secteur « tréfond ». L’utilisation du radier comme système de fondation aura permis d’éviter le recours à des pieux caissons qui aurait grandement augmenté les coûts du projet et qui aurait eu un impact majeur sur l’échéancier de construction.