La dalle de la patinoire de l'Esplanade Clark a une superficie d'environ 1500 m2, ayant une épaisseur de 235 mm totalisant approximativement 353 m3 de béton. Une pente de 0,25 % a été déterminée afin de diriger l'accumulation d'eau vers les drains en périphérie de la dalle tout en gardant une épaisseur de surface de glace constante.

La dalle réfrigérée contient de la tubulure pour la réfrigération de la glace ainsi qu'un rang d'armature de 15M dans les deux directions espacé au 200 mm.

La dalle a été bétonnée à la fin du mois de décembre 2020 en présence de températures hivernales rigoureuses. Afin de permettre une température n'altérant pas la performance du béton, un immense abri temporaire (devant couvrir 1500 m2) a été érigé. Cette superstructure contenait plusieurs systèmes de chauffage permettant de contrôler la température lors de la mise en place et pendant la durée de la cure du béton.

Afin d'établir un mélange de béton adéquat, des essais en laboratoire ont été réalisés à l'Université de Sherbrooke. Ces essais ont permis de valider la mise en œuvre et performance du mélange de béton.

Le mélange de béton de conception résultant des essais est d'une résistance à la compression de 32 MPa, de classe d'exposition C-2 ''modifiée'' pour un béton qui est armé, mais qui ne sera pas exposé aux ions chlorure. Le liant est d'une proportion de ciment GU (70 %) et GUb-SF (30 %). L'utilisation d'un liant binaire (GUb-SF) favorise la durabilité du béton et une réduction en émission de CO2 comparativement a un liant 100 % GU. Les gros granulats sont granitiques de couleur pâles et d'une dimension maximale de 10 mm.

La teneur en air du béton exigée à la sortie du camion était de 6 à 8 % conformément à la classe granulaire du mélange de béton. Puisqu'une pompe était utilisée pour la mise en place du béton, la teneur en air devait être de 5 % minimum à la sortie de celle-ci. Le facteur d'espacement obtenue pour le mélange de béton est au-delà des exigences de la norme CSA A23.1 (304 micromètres > 230 micromètres). Ce résultat a été accepté par la Ville de Montréal puisque la dalle de la patinoire ne subit qu'environ 2 cycles de gel-dégel lors d'une année. De ce fait, le facteur d'espacement ne nuira pas à la durabilité de l'ouvrage et est considéré performant.

Un dosage en fibre macrosythétique était prévue permettant une réduction du retrait du béton et une résistance au poinçonnement pouvant être créée par l'installation de mobilier urbain ou de scène de spectacle lors de la saison estivale. La fibre a été retirée au cours du bétonnage puisque la mise en place du béton était jugée trop difficile par les exécutants.

Puisque la dalle de béton ne devait pas contenir de joints (de construction, d'expansion, de retrait, ...) un dosage d'adjuvant compensateur de retrait a été ajouté au mélange. L'utilisation de cet adjuvant implique qu'une cure à l'eau type 3 selon CSA A23.1 (besoin d'un apport en eau en continu) pendant 7 jours a été réalisé. La superstructure temporaire a permis l'installation de membranes de cure imbibée d'eau tout en contrôlant la température et éviter les chocs thermiques. Également,  une dalle sans joints implique qu'aucun arrêt du bétonnage n'a pu être effectué. Il est donc important de mentionner le travail ardu des finisseurs de béton qui a débuté aux petites heures du matin (4h AM) pour se terminer très tard la même journée (23h00-Minuit).

Puisqu'un scellant typique de dalle de béton ne permet pas l'adhérence de la glace avec la surface du béton, une solution de monofluorophosphate de sodium (inhibiteur de corrosion) a été vaporisée en surface permettant de donner une durabilité supérieure en protégeant l'armature et la tubulure à l'intérieur de la dalle.