La prémisse architecturale d’intégrer le projet de manière souterraine, à même le flanc du mont Royal, n’a été rendu possible que grâce au béton, que ce soit pour les murs de soutènement, les planchers et surtout au niveau des toitures végétalisées/circulatoires. L'ampleur du défi se comprend surtout en coupe - voir la coupe conceptuelle dans le présent dossier de candidature. Une structure d’acier pour ces toits aurait été possible, mais cette option aurait requis une profondeur structurale beaucoup plus grande, impactant la quantité d’excavation dans le roc en considérant les hauteurs libres à respecter ainsi que les niveaux topographiques naturels et aménagés (talus, voies de circulations, etc.). Puisque ce projet est surtout souterrain, les dalles de toits ont été notamment optimisées avec du remblai léger.

De plus, à cause de la « minéralité » du projet dans la montagne, les architectes ont voulu mettre en valeur le béton « brut », que ce soit au niveau des murs de soutènement architecturaux de 16 m de haut définissant la "tranchée" à travers laquelle le projet se déploie dans la montagne, des escaliers architecturaux ou des planchers, colonnes et plafonds apparents. À noter que des barres de laiton ont même été intégrées dans les traits de scie des dalles de béton, ce qui a requis une coordination fine pour ne pas affecter leur raison d'être.

Finalement, quelques-uns des éléments signature du projet sont les murs de gabions « suspendus » au niveau de la façade d’entrée qui ont été rendus possibles grâce aux ancrages coulés et ancrés à même le béton.

L’UTILISATION DU BÉTON A ÉGALEMENT PERMIS :

  • Une conception de géométrie de bâtiment angulaire et complexe qui sillonne le flanc de la montagne par palier, sur une hauteur totale de 6 étages, facilement modélisable pour le BIM ;
  • Un système de fondation mixte composé de pieux remplit de béton, d'empattements et de radiers pour gérer des conditions de sol hétérogènes ;
  • L'intégration et l’amalgame d’une diversité d’éléments structuraux rattachés au béton : l’acier, le bois d’ingénierie, le verre structurel et le gabion ;
  • De faciliter les diverses connexions aux bâtiments existants de l'Oratoire (tunnels, escaliers, passages) qui devait absolument demeurer en opération durant toute la durée des travaux ;
  • Du côté civil, vue la topographie particulière du site, de faire appel à de multiples escaliers et paliers architecturaux extérieurs et d'absorber des changements d'élévations importants via des murs de soutènement ;
  • La construction d’un nouveau bâtiment public iconique non seulement pour la Ville de Montréal, mais aussi pour l’ensemble du Québec.